Atelier au CNES: la ''communication'' avec les E.T. 21-22 Novembre 2011
Atelier Formule de Drake
Salle de l’Espace du CNES, 2 place Maurice Quentin, Paris 1er – M° Châtelet Les Halles
21-22 Novembre 2011
Avec le soutien du CNES, de la SFE et de l’IAA
http://drakequation.wordpress.com/
Jean-Luc PETIT
La « communication » avec les extraterrestres :
Ouverture de l'horizon de compréhension d'une Humanité scientifique.
La recherche des preuves de l'existence d'autres formes de vie intelligente dans l'espace est peut-être grevée d'une illusion transcendantale imputable à une confusion entre une exigence transcendantale et une question de donnée empirique. L’exigence transcendantale est que la communauté humaine constituant le sujet de la science objective ne saurait être enfermée dans aucune frontière historique ni culturelle déterminée sans que cette clôture n’obère la prétention de cette science à l’objectivité. L’horizon de compréhension d’une telle communauté doit par principe être le recouvrement continu de tous les horizons communautaires actuels et possibles (sans en excepter les horizons virtuels). À ce stade, la référence aux extraterrestres remplit une fonction comparable à la référence des classiques au point de vue de Sirius. La question de donnée empirique est de savoir s'il existe en fait quelque part dans l’univers des êtres intelligents. Je ne prétends pas qu'une saine réflexion transcendantale sur les conditions herméneutiques de l'objectivité scientifique (ou plus précisément de l'intersubjectivité épistémique qui sous-tend cette objectivité) doive nécessairement retirer toute signification à la recherche en exobiologie. En effet, quelles que soient les conditions nous permettant d'espérer accéder à la vérité objective, il peut se faire qu'il existe ailleurs d'autres êtres intelligents, comme il peut également se faire qu'il n'en existe pas. Les deux questions sont-elles pour autant sans rapport mutuel ? Sans doute pas, mais ce rapport se situe sur deux plans qu’il importe de ne pas confondre. Qu’une exigence d’ouverture remontant à l’origine de l’enquête scientifique pousse les humains à rechercher leurs homologues dans l’espace extraterrestre, c’est là une anticipation du même ordre que celle qui guide la recherche de l’objet sur la base d’une projection d’hypothèses ou de modèles abstraits par delà les données d’observation immédiates. Les spéculations anthropomorphiques sur la vie mentale des extraterrestres sont d’une tout autre nature. La différence tient justement à ce que nous mettons, nous les terriens, sous ce terme : "intelligent". Dans la mesure où l’usage que nous en faisons est rétro-référent par rapport au locuteur, il relève de la structure sémantique de notre langage, non d’une enquête empirique dans la ligne des tests de QI. De sorte que, même si par hasard nous rencontrions des témoignages de l’existence d’êtres extraterrestres, les qualifiant d'intelligents nous commettrions à nouveau l'erreur de confondre les deux niveaux et d'empiriciser naïvement une condition transcendantale de notre propre herméneutique scientifique (condition non reconnue comme telle). Peut-être que cette erreur n'est pas rédhibitoire, mais y réfléchir à l'avance ne peut pas faire de mal!
Comité d’organisation :
Alain Labèque, Institut d’astrophysique spatiale, Orsay
Elisabeth Piotelat, Laboratoire d’Informatique pour la Mécanique et les Sciences de
l’Ingénieur, Orsay
Florence Raulin Cerceau, Centre Koyré, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris
Jean-Pierre Rospars, Institut National de la Recherche Agronomique, Versailles
Jean-Michel Martin, Observatoire de Paris
Comité scientifique :
Luc Arnold, Observatoire de Haute Provence
André Brack, Centre de Biophysique Moléculaire, Orléans
Didier Despois, Observatoire Aquitain des Sciences de l’Univers, Bordeaux
Jean-Michel Martin, Observatoire de Paris
Nicolas Prantzos, Institut d’Astrophysique de Paris
Jean-Pierre Rospars, Institut National de la Recherche Agronomique, Versailles
Jean Schneider, Observatoire de Paris